La carrière de Saint-Gingolph fête ses 40 ans
Située à la sortie de Bret au lieu-dit de La Chenilla sur la commune de Saint-Gingolph, la carrière de calcaires siliceux, exploitée depuis 1977 par la société Bochaton Frères, fête ses 40 ans d’existence.
« Le site actuel de la carrière de Saint-Gingolph était utilisé dès le 18ème siècle pour alimenter des fours à chaux qui étaient situés en contrebas, signale Patrick Bochaton, qui dirige depuis 1985 la carrière. C’est avec la chaux de Saint-Gingolph et les moellons de Meillerie qu’ont été construits en partie les beaux immeubles de Genève et de Lausanne », ajoute t-il. Mais l’invention du ciment en 1817 par l’ingénieur Vicat va changer la donne. La carrière de Saint-Gingolph est alors abandonnée. Elle ne revivra qu’en 1977 lorsque l’entreprise Bochaton Frères signe un premier bail de 9 ans avec la société bourgeoisiale de Saint-Gingolph, propriétaire du terrain. Il s’agissait alors de trouver un nouveau site d’extraction pour pallier à l’épuisement du site historique de Lugrin
Très vite, le site de Saint-Gingolph se développe et passe de 7 à 18 hectares. L’impulsion est donnée par les cinq fils, qui ont pris en 1985 la direction du groupe, succédant à leur père Roger. « Nous exploitons des matériaux fluvio-glaciaires du quaternaire (50 000 années d’âge) dont l’origine est le grand glacier lémanique, explique Jean-Marc Bochaton, président du groupe. Cela fournit un très bon matériau de base (des calcaires siliceux) pour fabriquer des sables et des graviers ainsi que du béton ». La carrière est exploitée par tranches. Au cours de la première phase, qui a duré dix ans (de 1977 à 1987), c’est la partie basse au centre du site qui a été creusée. Ont suivi ensuite la partie Est, puis la partie Sud. Et en 2016, c’est la partie Ouest où l’exploitation a débuté.
Les trois zones exploitées ont été remises en état avec des remblaiements générés par les argiles récupérés après traitement des tout-venants bruts. Un semis de prairie a ensuite eu lieu et l’ONF (Office national des forêts) est intervenu dans le cadre d’un partenariat de reboisement prévoyant des plantations séquentielles d’arbres feuillus (2000 à 3000 plants). Aujourd’hui, « ce sont plus de 6000 arbres qui ont été plantés », précise Patrick Bochaton. Selon ce dernier, il reste encore plus de 1,5 million de tonnes à exploiter, ce qui laisse de la marge pour le futur. L’autorisation préfectorale pour exploiter la carrière de Saint-Gingolph a été accordée en 1991 pour une période de 30 ans, ce qui conduit à une échéance en 2021.